Le D^r J Joseph Lam, pédiatre de Vancouver, a récemment résumé l’histoire de la dermatite atopique pour nous lors d’une séance fort intéressante tenue dans le cadre de la conférence « Vivre avec l’eczéma » de la SCE. Voici quelques points saillants de cette séance.

Connaissez-vous l’histoire de l’eczéma? La voici, en bref :

• L’eczéma existe depuis fort longtemps, et certains remèdes ont été utilisés depuis des siècles dans la médecine traditionnelle chinoise pour traiter l’eczéma infantile. On mentionne dans le papyrus Ebers – le plus ancien et le plus important document médical de l’Égypte antique – des remèdes pour « calmer » la peau qui démange.
• On dit qu’Auguste, le premier empereur romain, souffrait beaucoup de démangeaisons et que son corps était marqué de plaques de peau dures et sèches qu’il devait peler dans le bain. On dit aussi que son diaphragme se serrait au début du printemps et qu’il avait des écoulements nasaux. Ça vous semble familier? Il pourrait s’agir des premiers écrits sur le lien entre la dermatite atopique, l’asthme et le rhume des foins.
• À l’âge d’or islamique, un intellectuel perse du nom d’Avicenne a décrit plusieurs affections cutanées qui correspondent à l’eczéma et à la sécheresse cutanée. Il a aussi établi un lien entre la prise trop fréquente de bains et une peau sèche. (Nous savons tous qu’il faut hydrater la peau tout de suite après le bain!)
• L’imprimerie est apparue pendant la Renaissance européenne, et les premiers traités de dermatologie en Italie, en France et au Royaume-Uni décrivent une affection entraînant des démangeaisons chez les enfants, qui correspond à l’eczéma d’aujourd’hui. À cette époque, le mot d’ordre était de « ne pas traiter » car on croyait que le suintement associé à l’eczéma était le moyen pour l’organisme d’expulser les toxines hors du sang.
• En 1818, les physiciens anglais Willan et Bateman ont inventé le terme « eczéma », qui signifie se déclencher ou déborder en grec, et qui a marqué le début d’une nouvelle ère de percées dans ce domaine. Von Hebra et Kaposi ont été les premiers à utiliser des remèdes topiques comme du goudron et du soufre et à suggérer des bains « pas trop chauds » et le recours à des émollients. Wilson et Besnier ont défini l’eczéma infantile, en mettant l’accent sur les démangeaisons marquées qui s’intensifiaient la nuit, et ont établi un lien avec d’autres maladies allergiques.
• En 1923, le terme « atopie », du grec atopia et qui signifie « déplacé » a été inventé, et en 1933 Wise et Sulzberger ont introduit l’expression « dermatite atopique ».
• En 1952, les corticostéroïdes topiques sont apparus pour traiter la dermatite atopique.
• Plus tard, soit en 1980, les premiers critères diagnostiques de la dermatite atopique – la forme d’eczéma la plus courante – ont été élaborés par les D^rs Hanifin et Rajka. Ces critères sont encore utilisés de nos jours.

Innovations thérapeutiques du 21^e siècle

• 2001 – Approbation des premiers inhibiteurs topiques de la calcineurine au Canada
• 2016 – Approbation du premier traitement biologique injectable contre la dermatite atopique sévère
• 2017 – Approbation du premier inhibiteur topique de la PDE4 au Canada
• 2021 – Approbation des premiers inhibiteurs oraux de JAK au Canada

Bien qu’il n’existe encore aucun traitement curatif contre l’eczéma, les choses s’améliorent, et des progrès médicaux prometteurs pointent à l’horizon!

La Société canadienne de l’eczéma remercie le D^r Joseph Lam (FRCPC – pédiatrie) de sa contribution volontaire à ce contenu éducatif.

Avis de non-responsabilité : L’information contenue dans cette ressource ne remplace pas les conseils d’un médecin et ne doit pas servir d’outil diagnostique. L’information était à jour à la date de publication. Tous les médicaments et plans de traitement et toutes les interventions sont associés à des risques et à des bienfaits. Il est important de discuter de ses besoins particuliers ou de ceux de son enfant avec un professionnel de la santé qualifié.

Juillet 2023