Qu’est-ce que le prurigo nodulaire?

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Le SCE explore le sujet du prurigo nodulaire et de son lien avec l’eczéma

Le prurigo nodulaire (PN), aussi connu sous le nom de prurigo chronique, est une affection de la peau distincte de l’eczéma, mais qui est courante chez les personnes eczémateuses. Ce ne sont pas toutes les personnes atteintes d’eczéma qui auront un PN, et les personnes touchées par le PN n’ont pas nécessairement de l’eczéma1.

Afin de mieux comprendre le lien entre l’eczéma et le PN, la SCE a questionné le Dr Maxwell Sauder, dermatologue torontois, qui a eu l’occasion d’étudier les traitements contre cette affection dans le cadre d’essais cliniques.

Qu’est-ce que le prurigo nodulaire?

Selon le Dr Sauder : « Le prurigo nodulaire, ou PN, est une affection cutanée neuro-immune chronique invalidante caractérisée par des démangeaisons extrêmement intenses. Le terme neuro-immune signifie simplement que l’affection est causée par des interactions biologiques entre le système nerveux et le système immunitaire. Dans le cas de la PN, la peau est aussi impliquée. Le Dr Sauder ajoute : « Les démangeaisons extrêmes associées au PN entraînent fréquemment des pertes de sommeil et des changements évidents de l’apparence de la peau comme la présence d’une éruption cutanée et de bosses, qu’on appelle des nodules. Ces facteurs peuvent provoquer l’isolement social, la dépression et d’autres troubles de santé mentale. » La SCE a demandé au Dr Sauder si le PN était aussi fréquent que l’eczéma, ce à quoi il a répondu qu’il était beaucoup plus rare. Le PN n’est pas aussi répandu que l’eczéma, mais les deux affections ont en commun qu’elles sont chroniques ». 

Quels sont les symptômes du PN?

Le PN commence habituellement par des démangeaisons intenses, qui poussent les patients à gratter, à pincer et à frotter la peau. Après un certain temps, possiblement en quelques semaines, des bosses et des plaques prurigineuses apparaissent sur la peau. Les bosses et les nodules surviennent généralement seulement après des démangeaisons persistantes et un frottement fréquent de la peau. Selon le Dr Sauder : « Le PN peut être vraiment sévère et sans relâche, et la peau peau démanger intensément et sans arrêt ». Les symptômes du PN sont très alarmants pour les patients, et des nodules (qu’on appelle communément des bosses) sont souvent présents sur la peau1. Les patients rapportent aussi la présence de saignements, de croûtes et de plaies sur la peau, et un changement de couleur de celle-ci1,2. L’interférence avec le sommeil, la vie quotidienne, les relations personnelles, la vie sociale, la vie professionnelle ou scolaire fait partie des conséquences négatives associées à la maladie1. Certains patients indiquent même qu’ils ont de la misère à accomplir les tâches de base du quotidien, comme s’habiller et faire leur toilette. Le Dr Sauder mentionne également « qu’au-delà des symptômes physiques, le PN peut avoir de lourdes répercussions psychologiques sur les patients, qui peuvent engendrer de l’anxiété et mener à la dépression, et peuvent pousser les personnes souffrantes à s’isoler des autres. Les patients évitent souvent les activités plaisantes de la vie, par peur de montrer leur peau et de risquer que les autres pensent qu’ils ont une infection ou qu’ils sont contagieux ».

Comment traite-t-on la PN?

Selon le Dr Sauder : « Le PN est depuis toujours une affection difficile à traiter, et peu d’options de traitement efficaces sont offertes. Les anciens traitements sont peu susceptibles d’atténuer suffisamment les démangeaisons et ne parviennent pas non plus à faire disparaître les lésions rapidement et de façon sécuritaire. Pour ces raisons, e PN est très complexe à traiter et rend la vie des patients difficile. Le manque de traitements approuvés contre le PN fait que les patients ont des besoins criants non comblés. Le Dr Sauder indique aussi que le PN est généralement traité par des immunosuppresseurs à action générale qui n’ont pas fait l’objet d’études visant précisément cette maladie. Et, bien qu’ils puissent offrir un certain soulagement, ces médicaments peuvent s’accompagner d’effets indésirables incommodants. Parfois, on a recours aux antidépresseurs pour traiter le PN, étant donné qu’ils agissent sur la composante neurologique de la maladie. Or aucunes données probantes solides ne montrent l’efficacité de ces traitements plus anciens utilisés de manière non approuvée contre le PN ». 

Qui risque le plus de souffrir de PN? 

Les chercheurs ont trouvé que l’affection touche davantage les personnes de 50 ans ou plus, celles dont la peau est foncée et celles qui ont aussi d’autres maladies chroniques2.

Les maladies de longue durée qui sont le plus souvent associées à un risque accru d’apparition du PN incluent la dermatite atopique (la forme la plus courante d’eczéma), la dermatite de contact, le diabète, certaines maladies rénales, certains lymphomes, le VIH non traité et certains troubles de santé mentale2.

Y a-t-il de l’espoir pour les personnes atteintes de PN?

Selon le Dr Sauder : « Bien qu’il n’existe actuellement aucun traitement curatif du PN, la bonne nouvelle pour les patients, c’est que de nouveaux traitements ont montré des bienfaits considérables, notamment l’atténuation des démangeaisons et des nodules cutanés. Il ajoute que des améliorations à la qualité de vie ont été obtenues dans le cadre des essais cliniques. Les patients ont rapporté une amélioration de leur sommeil, de leur santé mentale et un meilleur fonctionnement au quotidien. Il s’agit d’une excellente nouvelle étant donné le peu de traitements existants contre cette affection ».

La Société canadienne de l’eczéma (SCE) remercie le Dr Maxwell Sauder (FRCPC, DABD) de sa contribution volontaire à cette ressource éducative.

Ce blogue a été rédigé dans le cadre de notre programme éducatif, une initiative financée par AbbVie, Arcutis Canada, Inc., Eli Lilly Canada Inc., Incyte Biosciences Canada et LEO Pharma Inc.

Références :

  1. Rodriguez D, Kwatra SG, Dias-Barbosa C, Zeng F, Jabbar Lopez ZK, Piketty C, Puelles J. Patient Perspectives on Living With Severe Prurigo Nodularis. JAMA Dermatol. 2023 Nov 1;159(11):1205-1212. doi: 10.1001/jamadermatol.2023.3251. PMID: 37728897; PMCID: PMC10512162.
  1. Ludmann, P. Pruigo nodularios: overview. American Academy of Dermatology Association. Sept 14, 2021. Consulté le 11 juin 2024. www.aad.org/public/diseases/a-z/prurigo-nodularis-overview.

Avis de non-responsabilité : L’information contenue dans cette ressource ne remplace pas les conseils d’un médecin et ne doit pas servir d’outil diagnostique. L’information était à jour à la date de publication. Tous les médicaments et plans de traitement et toutes les interventions sont associés à des risques et à des bienfaits. Il est important de discuter de ses besoins particuliers ou de ceux de son enfant avec un professionnel de la santé qualifié.

Juin 2024

 

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