Quand passer à un traitement à action générale pour les cas sévères ?
La dermatite atopique (DA), la forme la plus commune d’eczéma, se traite généralement par l’hydratation de la peau, l’évitement des facteurs déclencheurs et le recours à des médicaments anti-inflammatoires topiques. Cette approche est prônée dans les lignes directrices standard sur le traitement de la DA, partout dans le monde. Mais quelles sont les options offertes aux patients qui souffrent d’eczéma sévère très répandu qui ne répond pas aux traitements topiques?
Quand un traitement à action générale est-il approprié?
Dans une publication de 2017 présentant le point de vue de 29 experts mondiaux de renom sur la dermatite atopique, on souligne les recommandations formulées par un groupe d’experts formé par le International Eczema Council. Le Dr Aaron M. Drucker, dermatologue torontois, chercheur et médecin-collaborateur bénévole de longue date pour la SCE, nous explique ce qui suit : « Quand vient le temps de décider avec le patient s’il convient de passer à un traitement à action générale après l’échec des traitements topiques, le médecin doit à la fois évaluer la gravité de l’eczéma, les symptômes du patient et sa qualité de vie ».
Les traitements à action générale de la DA s’accompagnent de risques qui ne doivent pas être pris à la légère. Le professionnel de la santé, le patient et l’aidant doivent déterminer avec soin si les bienfaits potentiels l’emportent sur les risques associés au traitement.
Le Dr Drucker ajoute : « Cet article a été rédigé quand les options de traitement à action générale étaient encore limitées, avant l’ajout des agents biologiques et des inhibiteurs de JAK dans le traitement de l’eczéma. Les mêmes principes s’appliquent toutefois, c’est-à-dire qu’il faut tenir compte des expériences et des valeurs des patients quand vient le temps de choisir une stratégie thérapeutique ».
Les traitements à action générale améliorent la qualité de vie, mais la sécurité du patient doit primer sur le reste.
Le Dr Drucker insiste sur ce qui suit : « Quand on monte d’un cran et qu’on passe des traitements topiques aux traitements à action générale, on sait que les risques d’effets indésirables seront aussi plus grands. C’est une discussion importante qu’il faut tenir avec les patients et les aidants.
Il ajoute : La plupart des personnes atteintes de DA arrivent à traiter leur eczéma avec des hydratants et des traitements topiques sous ordonnance. La bonne nouvelle, c’est que ceux qui continuent de souffrir ont maintenant des options à leur disposition ».
La Société canadienne de l’eczéma remercie le Dr Aaron Drucker (FRCPC – dermatologie) de sa contribution volontaire à ce contenu éducatif.
Référence :
Journal of the American Academy of Dermatology (2017). When does atopic dermatitis warrant systemic therapy? Recommendations from an expert panel of the International Eczema Council. Oct;77(4): 623-633. doi: 10.1016/j.jaad.2017.06.042.
Avis de non-responsabilité : L’information contenue dans cette ressource ne remplace pas les conseils d’un médecin et ne doit pas servir d’outil diagnostique. L’information était à jour à la date de publication. Tous les médicaments et plans de traitement et toutes les interventions sont associés à des risques et à des bienfaits. Il est important de discuter de ses besoins particuliers ou de ceux de son enfant avec un professionnel de la santé qualifié.
Octobre 2023