Comprendre la psychodermatologie et l’eczéma : aperçus du Dre Marlene Dytoc
Nous savons tous que vivre avec l’eczéma est stressant et nuit à notre sommeil, à notre vie professionnelle et à nos relations. On reconnaît depuis longtemps que le stress peut être à l’origine des poussées d’eczéma, et que ces dernières augmentent le stress. Ça peut devenir un cercle vicieux! Des données probantes appuient désormais cette idée et mettent en évidence la composante neurologique du stress et des poussées d’eczéma. La collectivité de la dermatologie et celle de la psychiatrie s’associent pour mieux comprendre les répercussions du stress sur la dermatite atopique, soit la forme d’eczéma la plus courante.
La SCE a questionné la Dre Marlene Dytoc, dermatologue d’Edmonton, sur l’émergence de la psychodermatologie. « La psychodermatologie est un domaine en évolution de la médecine qui vise à mieux répondre aux besoins des patients et à alléger le fardeau psychologique associé à la vie avec une affection chronique complexe. »
Les hormones impliquées dans le stress peuvent activer la fonction immunitaire et déclencher le processus inflammatoire. Des données appuient le principe voulant que, sur le plan psychologique, le stress déclenche les poussées de dermatite atopique. Les adultes atteints de dermatite atopique risquent trois fois plus de vivre de l’anxiété et de la dépression que les autres, alors que chez les enfants, ce risque est six fois plus élevé. La Dre Dytoc nous indique : « Il y a des traitements psychologiques et des techniques du corps et de l’esprit qui peuvent aider grandement. Les dermatologues et autres spécialistes peuvent aiguiller les patients pour recevoir ce type de soutien ».
Le stress est seulement une pièce du casse-tête. « Chez les patients atteints de dermatite atopique, le système immunitaire n’est pas le seul à entrer en ligne de compte, en effet, le système nerveux est aussi hyperactif; c’est la composante neurologique de la dermatite atopique. Il y a maintenant des traitements qui peuvent cibler ces voies et aider à briser le cycle démangeaisons-grattage. »
Alors, qu’est-ce que les patients et les aidants peuvent-ils faire? La Dre Dytoc nous conseille ce qui suit : « La dermatite atopique devrait être traitée de manière optimale – et pour certains patients, cela pourrait signifier des médicaments plus énergiques, comme ceux à action générale. Des études ont montré qu’un traitement à action générale peut non seulement atténuer les signes et les symptômes de dermatite atopique, mais aussi améliorer la santé mentale et alléger le fardeau associé à l’affection. Les patients peuvent aussi demander de consulter un professionnel de la santé mentale, et les médecins peuvent dépister les problèmes de santé mentale ».
La Société canadienne de l’eczéma remercie la Dre Marlene Dytoc (Ph. D., FRCPC) de sa contribution volontaire à ce contenu éducatif.
Avis de non-responsabilité : L’information contenue dans cette ressource ne remplace pas les conseils d’un médecin et ne doit pas servir d’outil diagnostique. L’information était à jour à la date de publication. Tous les médicaments et plans de traitement et toutes les interventions sont associés à des risques et à des bienfaits. Il est important de discuter de ses besoins particuliers ou de ceux de son enfant avec un professionnel de la santé qualifié.
Juin 2023